Vick se pose la question et me la pose beaucoup, ce qui m’amuse d’autant plus qu’il m’a interdit de répondre Mélenchon (pour qui j’ai voté les deux dernières fois…). Qui pour la prochaine Coupe du monde (mais tu n’as pas droit à l’Equipe de France) ?
La population a un ensemble de besoins impératifs, qu’elle ne sait pas toujours formuler, de colères justifiées, de peurs légitimes et d’insouciance. Il peut y avoir des Gilets-Jaunes ou des manifs, des élections municipales (ou pas) etc. Il n’y a rien qui émerge clairement, de façon structurée, forte, solide incontournable de tout cela.
L’interprétation est donc laissé à la liberté du corps professionnel des élus (et depuis Macron des réseaux d’affaire directement, du fait de la trahison des énarques et de la toute puissance de médias contrôlés par les mêmes).
Donc de manière complètement disjointe, le personnel politique, organisé en partis, chapelle ou ce que vous voudrez, va sortir de son chapeau une dizaine de noms. Si l’on passe sur les candidature de témoignage à 5%, on se retrouvera rapidement à passer de toutes les émotions politiques que nous ressentons (parmi lesquelles l’espoir qui en fait parti) à une carte plus ou moins forcée entre trois ou au mieux quatre.
L’extrême-droite biaisera comme d’habitude la sincérité du scrutin, car une majorité de Castor, de consommateurs, d’idiots et d’irresponsables ont été élevés sans aucun intérêt pour la chose collective, dans l’idée de « profiter » et de « consommer », mais avec pour seule colonne vertébrale qu’ils doivent, un dimanche une fois tous les 5 ans voter comme les médias le leur disent pour ne pas être des salauds et pouvoir se sentir des gentils.
Le jeu de la carte plus ou moins forcée a commencé avec le regroupement de la bourgeoisie rose-verte parisienne (de Hamon, à Duflot, en passant par Gluck etc) qui organise (sur un vieux logiciel Mitterrandien) à l’avance son impuissance en produisant du rêve « d’autre », totalement détaché des réalités, de ses possibles responsabilitiés et de ses moyens sachant très bien qu’au final le pouvoir pour elle consiste à se partager des postes par clans avant d’être dégagé à l’élection suivante.
J’imagine que Vick trouvera son bonheur au choix qui sortira du chapeau, un énième Hamon, un Jadot aux chevilles tout enflées ou pour mieux mordre sur Mélenchon un possible Montebourg… Mais tout cela relève de l’anecdote.
L’extrême-droite on connait. Le macronisme on connait…
Voilà, je ne trouve pas de quoi m’exalter à tout cela.
Voilà. Je ne suis pas Mélenchonno-dôlatre et je me tiens à distance de ses réseaux pour garder ma parole critique en particulier sur le fait essentiel que refaire la IIIe République (sous prétexte de sixième ne nous mènera à rien qu’à une nouvelle guerre). Mais c’est l’option qui était la plus intéressante parce qu’elle rassemblait le plus de dynamiques importantes : indépendance du pays et démocratie (dit aussi souverainisme pour les intimes), justice sociale, conscience écologique… Voilà, mais je ne suis pas aveugle non plus.
Je pense que pour s’en sortir il faudrait un gros travail de refonte collectif qui redéfinisse la place d’abord de la démocratie locale, nous ne pesons sur rien (ni l’humain des champs sur la destruction et l’industrialisation du paysage, ni l’humain des villes sur la banalisation commerciale de son quartier). Bref, la déshumanisation, comme la pollution, avance à la fois sans nous et par nous.
Enfin il faudrait aborder la question du roi de 5 ans (bien pire que 7 d’ailleurs). Voir se poser la question d’une solution plus radicale à ce problème qui est à la fois une chance, mais pas pris comme cela. Une élection indépendante d’une personnalité indiscutable en dehors des partis ? Une monarchie héréditaire à l’espagnole ? Comment faire avec notre bi-culturalisme sans-culotte et royaliste ? Comment faire en clair avec l’héritage de De Gaulle quand il n’est plus là ? Que faire de ces hommes de partis trop petits des mandats dans un costume trop grand de l’histoire et du temps long ? Je n’ai pas de réponse, mais je pense qu’en étant capable de le constater cela va déjà mieux.
Voili, voilou…
Bon dimanche, ne me demandez pas, je me mets en cuisine !