Il y a les médias et la vie réelle, avec ses souvenirs et la bizarrerie de nos expériences.
Une des choses qui m’a le plus marqué dans cette radieuse journée de pèlerinage écolo d’hier, pour tacher de sauver un coin de bocage et de poésie d’un destin de laideur, de zones industrielles, c’est figurez-vous le tonnerre et les vers de terre.
L’immense procession colorée à perte de vue sur la 4 voies, avançait avec son mélange de drapeaux bretons, rouges, verts ou noirs au son d’un bruit de tonnerre assourdissant.
Le ciel était parfait d’un froid soleil d’hiver et l’orage des coups de bâton, répétés de partout, sur les glissières de sécurité de l’autoroute, donnait un vibration de combat primitif à cette balade de gens heureux. Encore cette rage sourde des humains plongeait-elle ses vibrations loin dans le sol, dérangeant les habitants éternels de ces paisibles retraites, pacifiques lombrics, amarinés au roulement de bords d’autoroute, mais qui, troublés par la révolte, venaient se perdre sous le bitume et sous nos pas.
Et nous, vers de terre humains, pouvons-nous à quelques milliers, en jacqueries un peu partout à Belleville ou Notre-Dame des Landes, faire reculer la technocratie, et partant, avancer un monde où le simple bonheur de vivre, l’emporte sur les succès mortifères de quelques voyous encravattés ?
Langlois-Mallet