Cette merde de pluie. On a à peine la place en terrasse à couvert de la bâche. Les deux loulous sont en grandes conversations. Poliment n’interroge, savoir si ma présence ne gêne rien de confidentiel.
– « Non, ça va on s’tenait juste au courant pour la came… »
– « Ah, ça j’fais avec un air blasé, piqué à Gabin, j’respecte. Moi, je demande toujours à mes gars la discrétion sur mon business. »
– Ils se regardent les yeux ronds. Puis l’un se lance : « Pour les grosses livraisons, on voit toujours à le faire dans la limousine. »
– « Ah ouai… (Genre je critique l’amateurisme), avant, je tenais aux hôtels, mais aujourd’hui, un coup de feu part si vite… Je préfère que mes gars tiennent ça sous contrôle…»
-« Ouai, ouai, s’excitent les petits gus. Nous on a des armes dans les coffres…»
– (La, j’entre vraiment dans le personnage), j’allume ma bouffarde et je souffle : « Hum, hum… Mes snipers au premier geste suspect… Pffffiout ! Ils tiennent toujours les mecs dans la mire quand je cause à des inconnus. Un réflexe. »
– « Bon ben, c’est pas tout, on va y aller… Bonne journée Monsieur. Au revoir Monsieur. »
Et voilà comment on s’fait son coin de terrasse pénard.
David Langlois-Mallet © Mes Parisiennes 2014